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Le magot de la veuve

Le magot de la veuve

Le magot de la veuve
Mis en ligne le samedi 10 avril 2010 ; mis à jour le vendredi 9 avril 2010.

Publié dans le numéro 05 (10-23 avril 2010)

Dans cette énigme, pas de coupable à découvrir, mais l’emplacement d’un trésor. Il vous suffira d’un peu de sagacité et de recherches sur Internet pour le localiser.

Cette énigme est basée sur des personnes et des lieux existants, mais les événements qui y sont décrits sont totalement fictifs.

Le 14 janvier 2009, Laurent H. fait l’acquisition d’une maison dans un petit village proche de Vendôme. Cette belle bâtisse du XIXeme siècle appartenait à un retraité décédé l’année précédente, un certain Chevalier. Lors de travaux dans la cave de la maison, Laurent H. découvre en mars 2010 une boite renfermant divers papiers.

1- Enveloppe

L’adresse du destinataire, tachée de la rouille de la boîte, est illisible. Le cachet date de 1958, postée à Paris, XVeme arrondissement.

2- Lettre contenue dans ladite enveloppe :

« Marcel

J’ai réussi à trouver où J.H. a mis le magot de la faiseuse d’anges., Elle lui a confié les diamants juste avant de passer chez la veuve, et il les a planqués à deux pas de l’abbaye des 5 p. Mais il a jamais voulu me dire où, je crois qu’il voulait y aller lui même. Moi je ne peux pas me déplacer, va voir là bas. »

3- Coupure de presse datée de 1974.

Seule une partie du titre est lisible : « Les bulldozers entrent en action ».

4- Fragment de plan de Paris

Représentant la zone entre le Père Lachaise et Bastille

Annoté au dos, au stylo bille : Maintenant l’endroit à changé de nom. Ils lui ont donné celui d’une des premières victimes de la veuve ! »

5- Une autre lettre, d’une écriture différente :

« 28 juillet 1976,

Prison des Baumettes, Marseille

Marcel,

Je sais que j’en ai pas pour longtemps ici. Je pense que tu vas reprendre le flambeau. J’ai beaucoup repensé à ce que tu m’as dit. Pour moi, il faut pas chercher sous terre mais dans les guérites. Vas y voir avant qu’ils cassent tout.

André. »

 

Le propriétaire de ces documents a-t-il trouvé le magot ? En tous cas, vous avez assez d’éléments pour reconstituer l’histoire et localiser son emplacement. Bonne chance !

 

 

 

La solution

 

 

 

 

 

Le meilleur moyen de résoudre cette énigme est de rechercher le destinataire des lettres. Il s’agit logiquement de l’ancien propriétaire de la maison, Mr Chevalier, et son prénom est indiqué dans une lettre : Marcel.

On découvre assez facilement que le Marcel Chevalier décédé en 2008 à Vendôme n’est autre que le dernier bourreau de la République Française (http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Chevalier).

Reste à identifier les autres protagonistes. En cherchant un peu autour du monde assez restreint des bourreaux, on peut en arriver aux conclusions suivantes :

Georgette, qui signe la première lettre, et mentionne JH, est la veuve de Jules-Henri Desfourneaux, bourreau lui même décédé en 1958 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules-Henri_Desfourneaux).

André, qui termine sa carrière en 1976 aux Baumettes (en tant qu’exécuteur, pas comme détenu !) , est le prédécesseur de Marcel Chevalier, André Obrecht (http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Obrecht).

La Veuve, dans leur jagon, n’est pas une femme mais bien la guillotine (http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillotine).

L’abbaye des cinq pierres est le surnom de l’emplacement que celle-ci occupait à Paris, rue de la Roquette.

Un site détruit en 1974 à proximité de cet emplacement : c’est la prison de la petite Roquette (http://fr.wikipedia.org/wiki/Prisons_de_la_Roquette)

La faiseuse d’anges est la dernière femme exécutée dans cette prison, Marie-Louise Giraud, condamnée en 1942 pour avoir aidé des prostituées à avorter (http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Louise_Giraud)

Sur cet emplacement se trouve aujourd’hui un square, et la salle de spectacle Olympe de Gouges, du nom d’une célèbre féministe décapitée en 1793 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Olympe_de_Gouges).

Mais selon André, ce n’est pas dans le sous-sol du terrain que se trouveraient les diamants, mais dans une des deux guérites qui encadraient la porte donnant sur la rue de la Roquette (http://data.decalog.net/enap1/liens/plans/PARIS_033.jpg). Par chance, ce sont les seuls vestiges de l’ancienne prison : elles constituent aujourd’hui l’entrée du square (http://www.panoramio.com/photo/7991001)

Si les ouvriers qui ont rénovée ces guérites en 2008 n’ont pas trouvé ces diamants, ils y sont sûrement encore. A moins que toute cette histoire ne soit totalement fantaisiste...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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