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Les pires présidents

Les pires présidents

Les pires présidents
Mis en ligne le jeudi 19 avril 2007 ; mis à jour le lundi 10 septembre 2007.

Licence: CC By-Nc-Sa
Publié dans le numéro I (avril 2007)

Avant d’aller mettre votre bulletin dans l’urne, souvenez-vous que certains présidents de la République n’ont pas été à la hauteur de la fonction. Voici une liste (non exhaustive) de quelques avis et maladresses.

- Le 16 février 1899, le président Félix Faure appelle au téléphone sa maîtresse Marguerite Steinheil, et lui demande de venir le rejoindre dans le salon bleu de l’Élysée. Peu de temps après son arrivée, un coup de sonnette alerte les domestiques qui découvrent le président en train de mourir, pendant que sa maîtresse se rhabille. On raconte que le curé, arrivé quelques moments plus tard pour donner l’extrême-onction, demanda « Le Président a-t-il toujours sa connaissance », ce à quoi un domestique répondit « Non, Monsieur le curé, on l’a faite sortir par la petite porte ». Marguerite Steinheil fut ensuite surnommée la « Pompe funèbre ». Quant au Président, Clemenceau aurait dit de lui, après sa mort : « Félix Faure est retourné au néant, il a dû se sentir chez lui ».

 

- Le 19 mai 1920 vers 23h15, le président Paul Deschanel circule à bord du train Paris-Montbrison. Il ressent une sensation d’étouffement, ouvre la fenêtre, se penche, et tombe. Le train circulant à 50 km/h, Deschanel atterrit sain et sauf à Mignerette (Loiret). Vêtu de son seul pyjama, il rencontre dans la nuit un cheminot, André Radeau, et lui annonce : « Mon ami, ça va vous étonner, mais je suis le président de la République ». Il passe la nuit dans la maison d’un garde-barrière. Après cet incident, il propose de démissionner, mais le président du Conseil, Alexandre Millerand, lui conseille de rester.

 

- Le 10 septembre 1920, séjournant au château de Rambouillet, le président Deschanel descend dans les jardins, à moitié vêtu, discute avec un jardinier, puis part se baigner dans un bassin. Ramené dans sa chambre, il ne se souvient pas de cet épisode. Le 21 septembre, il démissionne.

 

- Du président Doumergue (1924-1931), René Viviani déclara : « Dans une démocratie bien organisée Doumergue serait juge de paix en province ».

 

- Le président Albert Lebrun était, selon Alexis Léger, secrétaire général du Quai d’Orsay, « mou, effrayé comme le lièvre par son ombre ». Jean-Baptiste Duroselle, dans son ouvrage La Décadence, écrit : « on s’étonnera peut-être de ne pas voir figurer ici le président de la République Albert Lebrun [....] L’explication est simple. Jamais, dans l’histoire des Républiques françaises, le vide n’a été plus absolu. À aucun moment, même grave, on ne décèle aucune action d’Albert Lebrun. »

 

- Lorsque le président René Coty fut élu, le 23 décembre 1953, sa femme déclara : « Et dire que je viens de rentrer mon charbon pour l’hiver !  ». À son enterrement en novembre 1962, le président de Gaulle lui rendit hommage en citant La Bruyère : « La modestie est au mérite ce que les ombres sont aux figures dans un tableau : elle lui donnent force et relief ».

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